Readings Newsletter
Become a Readings Member to make your shopping experience even easier.
Sign in or sign up for free!
You’re not far away from qualifying for FREE standard shipping within Australia
You’ve qualified for FREE standard shipping within Australia
The cart is loading…
Cynthia prima fuit, Cynthia finis erit: Cynthia fut la premiere, Cynthia sera la derniere. Dans son quatrieme et dernier recueil, Properce realise sa promesse: il inscrit le tombeau de son unique amante au coeur d'une Rome imperiale transfiguree par l'elegie. L'adieu a l'amour, a la fin du livre III, et le ralliement impromptu du poete a l'Empire ne sont que les penultiemes peripeties d'une aventure qui precedent de peu l'apotheose de l'heroine: dans le livre IV, fallax opus, oeuvre trompeuse, Properce subvertit le motif de l'immortalisation par la poesie des heros guerriers au profit de sa maitresse, une femme legere comme le genre qu'elle incarne. Plaisant paradoxe selon Paul Veyne, l'elegie est aussi l'ecriture, melee de joie et d'inquietude, d'une audace nouvelle: l'esclavage amoureux libere la poesie qui devient necessairement personnelle et subjective. Si l'amour sine modo, l'amour sans mesure, fou par fidelite, affide par folie, ne se dit pas dans la transparence d'une ecriture sincere, il demeure le signifie d'une authentique declaration: celle d'un poete mauvais genre qui, contre toute la tradition, le pouvoir et meme la loi, reclame le droit d'aimer et de le dire. Il lui faut pour cela developper un paradoxe, en meme temps plaisant et serieux: la recusatio de l'epopee, refus dramatise du genre noble et du chant patriotique, est, dans la Rome d'Auguste, une epreuve digne d'un heros epique.
$9.00 standard shipping within Australia
FREE standard shipping within Australia for orders over $100.00
Express & International shipping calculated at checkout
Cynthia prima fuit, Cynthia finis erit: Cynthia fut la premiere, Cynthia sera la derniere. Dans son quatrieme et dernier recueil, Properce realise sa promesse: il inscrit le tombeau de son unique amante au coeur d'une Rome imperiale transfiguree par l'elegie. L'adieu a l'amour, a la fin du livre III, et le ralliement impromptu du poete a l'Empire ne sont que les penultiemes peripeties d'une aventure qui precedent de peu l'apotheose de l'heroine: dans le livre IV, fallax opus, oeuvre trompeuse, Properce subvertit le motif de l'immortalisation par la poesie des heros guerriers au profit de sa maitresse, une femme legere comme le genre qu'elle incarne. Plaisant paradoxe selon Paul Veyne, l'elegie est aussi l'ecriture, melee de joie et d'inquietude, d'une audace nouvelle: l'esclavage amoureux libere la poesie qui devient necessairement personnelle et subjective. Si l'amour sine modo, l'amour sans mesure, fou par fidelite, affide par folie, ne se dit pas dans la transparence d'une ecriture sincere, il demeure le signifie d'une authentique declaration: celle d'un poete mauvais genre qui, contre toute la tradition, le pouvoir et meme la loi, reclame le droit d'aimer et de le dire. Il lui faut pour cela developper un paradoxe, en meme temps plaisant et serieux: la recusatio de l'epopee, refus dramatise du genre noble et du chant patriotique, est, dans la Rome d'Auguste, une epreuve digne d'un heros epique.